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Trip sac à dos de Fès au Maroc à Xères en Andalousie en début janvier 2008

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Trip sac à dos de Fès au Maroc à Xères en Andalousie en début janvier 2008
7 janvier 2008

En route vers Chefchaouen, la ville bleue

Lundi 7 Janvier 2008 :

Lever vers 8h30, je retrouve Mounia et sa femme de ménage qui s'affaire de bon matin. Je prends mon petit déjeuner avec Mounia. Je goûte à une orange du pays et des dattes. Il y a sur la table aussi le bon thé à la menthe avec un petit rameau d'absinthe et toujours le pain maison de Mounia. Je le mange grillé avec tartiné dessus "l'amlo" : une préparation à base d'amandes grillées et moulues, de miel et d'huile d'argan. C'est délicieux. Faudra que je voie avec mon frère s'il peut m'en ramener s'il va vers Essaouira.

Après ce si bon petit déjeuner je passe près de 45 minutes à préparer mon sac à dos après avoir laissé un message sur le livre d'or de mes hôtes. Mounia me dit que Imad va venir me rejoindre pour me dire au revoir. Je les salue elle et Karim et rejoins Imad qui m'attend au rez de chaussée.

Il m'amène en voiture jusqu'à la CTM, la gare routière de Fès. On enregistre mon sac et le charge dans le bus pour Chefchaouen qui doit partir à 11h. On discute un peu avant de se quitter, on va garder contact tous les deux, de nouveaux amis pour la vie.

La gare CTM est très propre et sécurisée, les bus très confortables et en bon état. Au début on prend la même direction que pour Volubilis puis ensuite on bifurque vers le nord, vers les montagnes. On s'arrête une première fois vers 12h45 pour une vingtaine de minutes qui en furent en fait quasi 35. J'ai du coup le temps pour un repas sur le pouce : assiette de frites, salade marocaine et thé à la menthe et j'écris un peu sur mon carnet de voyage tant qu'on est à l'arrêt.

Il y a de vraiment beaux paysages tout le long du trajet et un enfant dans l'autre rang qui pleure souvent mais qui a eu la bonne idée de s'endormir jusqu'à Ouezzane où le bus s'est considérablement rempli. Le chauffeur, d'un certain âge, calmait le bébé, avec ses mots à lui, à chaque fois en captant son attention. Le voyage ne m'a donc pas semblé très long et a même duré une petite demi-heure de moins que prévu.

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On me dépose en bas de la ville près de la ville nouvelle. Je prends quelques instants pour étudier le plan pour voir où se trouvent les hôtels. Il est vrai que cette ville est bleue, en témoigne la vue qu'on en a lorsqu'on arrive avec le bus.

Elle est aussi toute en montée, là c'est mon dos qui s'en rend compte. Je prends un petit taxi pour rejoindre le centre du village pour soulager un peu ma peine. Pas de compteur, le vieux chauffeur me prend 10 dH pour une course de moins d'un kilomètre.

Je me rends à l'hôtel Salam situé un peu en dessous de la place principale. Je prends une chambre simple et proprette avec des sanitaires propres et un petit lavabo dans la chambre et une literie bien confortable. Le tout pour 120 dH, douche chaude comprise, mais pas de chauffage.

Je remplis ma fiche d'enregistrement puis vais faire un tour dans le quartier, à travers la médina, comme ça je jetterai un coup d'oeil aux autres hôtels. Je prends la carte d'une paire d'entre eux et ne trouve pas la pension barcelona que j'avais vu dans le routard.

Je me balade dans ces rues où la base des maisons est peinte dans divers tons de bleu. Malgré un ciel bien couvert ça en fait un lieu très lumineux et je prends quelques belles photos.

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Je m'arrête pour acheter un sandwich et un peu plus loin des pâtisseries marocaines aux dattes et au miel. Je vais ensuite m'installer dans un café restaurant qui présente vraiment bien et qui est joliment décoré. J'y prends un magnifique thé à la menthe pour accompagner mes pâtisseries, installé dans la pénombre, éclairé à la bougie, un oeil sur la rue où je regarde les passants s'affairer.

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Après un petit moment passé dans ce café je repars me balader en ville et m'arrête acheter des cartes postales ainsi que des enveloppes et dans une autre boutique des timbres et un stylo. Je vais m'installer à nouveau dans un café, cette fois sur la place Uta El Hamam, pour écrire mes cartes postales (à mes parents, mes grands-parents, au boulot et aux parents de ma filleule), tout en sirotant un jus d'orange frais.

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Je passe les poster un peu plus tard et retourne au restaurant où j'ai bu le thé un peu plus tôt mais pour y prendre le dîner (le nom du resto est "El Kasbah"). Le menu se compose d'une délicieuse soupe de poisson, de pastilla marocaine - La pastilla est un plat Arabo-Andalous traditionnel du Maghreb, originaire d'Andalousie, constitué d'une sorte de feuilleté(feuilles de ouarka ou warqa1, proches de la feuille de brik), à base d'oignon, de pigeons (ou de poulet, de pintade), de persil, de coriandre, d'œuf dur et d'amandes, mélange de sucré et de salé parfumé à la cannelle - et pour dessert des patisseries marocaines et un café.

Finalement cette première journée dans l'ancienne capitale du cannabis s'est bien passée. Je n'ai été abordé pour du "kif", de la résine de cannabis, que quelques fois, puis le costume aidant, avec ma djellaba d'hiver particulièrement reconnaissable, on m'a laissé assez vite tranquille. Je rentre donc à mon hôtel vers 20h30 et me pose dans le salon pour écrire un peu avec les infos en arabe puis en français en fond sonore.

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Il me faudra presque écrire jusqu'à minuit, soit près de trois heures d'écriture, pour ratrapper mon retard. Ce fut long et je me mets au lit d'épuisement vers minuit.

 

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6 janvier 2008

Visite de groupe à Volubilis puis Borj Nord en solitaire.

Dimanche 6 Janvier : Lever 7h30, Imad est déjà levé et répond à ses mails. Douche puis petit déjeuner spécial grand jour de marche à pied. Au menu Mounia me cuisine la viande séchée qu'a acheté Imad hier après-midi dans la médina, comme un tajine, revenue à la poêle avec deux oeufs cassés en omelette, le tou arrosé de thé avec une branche fraîche d'absynthe et le pain fait maison de Mounia. Ils me disent qu'avec ça t'es tranquille pour toute la journée, t'as ton stock d'énergie pour raballer. En tous cas c'est délicieux.

On part vers 8h40 avec la voiture de location. On s'arrête à la CTM pour voir les horaires de bus pour Chefchaouen. J'achète mon billet direct pour être tranquille demain (100 dH). Puis il s'arrête pour faire laver la voiture de location (à la main, 10 dH pour deux gars au boulot). Avant de repartir je croise le jeune de l'hôtel Moulay Idriss qui m'explique qu'il travaille dans le café au milieu du petit jardin à côté de la CTM.

On monte ensuite jusqu'à la porte de la médina pour aller à la rencontre des anglais dans leur ryad (la maison bleue). Ils sont pas tout à fait prêts, du coup on boit un café en les attendant.

C'est parti pour Volubilis. C'est Imad qui conduit. On passe pas par Meknès, on emprunte la route de Sidi Kacem. On s'arrête une paire de fois au bord de la route pour prendre des photos. Il fait très beau et le paysage est magnifique.

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On voit un peu plus loin la retenue d'eau sur un barrage (j'apprendrais par la suite qu'il a été construit par le grand-père de mon ami Julien S., il se reconnaîtra) autour de laquelle les montagnes sont magnifiques, toutes dans un dégradé de tons différents selon l'altitude et les roches qui les composent.

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Il y a au bord de la route près de l'endroit où on s'est arrêtés un vendeur de grenades fraîches qu'il nous fait tous goûter. Imad en achète quelques unes. Vers 11h30 on arrive sur le site de Volubilis, baigné par le soleil, en rase campagne.

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Nous nous acquittons des droits d'entrée (seulement 20 dH pour un site aussi magnifique). C'est immense. Notre guide nous explique que seulement une petite partie a été mise à jour, plus de 20 Ha sont encore enterrés dans les champs alentour. Ils sont cultivés par des personnes qu'on a autorisé et qui vivent de l'exploitation du site depuis sa sortie de terre vers 1920.

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Le site abritait à l'époque romaine près de 20 000 habitants. Vers 1740, le grand tremblement de terre au Portugal - qui a été ressenti jusqu'en Mauritanie - a complètement enseveli le site. Notre guide est très sympathique. Il a des petits mots d'esprits rigolos, de temps en temps, et fait bien rire nos amis anglais Richard et Elena. Il offre à cette dernière des petites fleurs sauvages qu'il cueille sur le site (bouton d'or, lavande papillon sauvage).

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On peut voir un peu partout dans diverses pièces aujourd'hui à l'air libre des jolies mosaïques qui représentent des scènes avec des dieux de l'antiquité, pour certaines intactes.

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On a là toute la richesse des villes romaines antiques : atriums, bassins, fontaines, bains publics. Il y a même un système ingénieux de de tout à l'égout, avec des bouches en pierres.

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Une autre chose impressionnante, les devantures de boutiques avaient déjà un système de portes coulissantes et de volets roulants en lames de cèdre dont on peut découvrir les traces dans la roche.

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La visite représente une bien belle balade de 1h30 avec plein de surprises comme la vue des cigognes d'assez près, nichant sur les anciennes colonnes romaines du palais de justice, et aussi une très belle vue sur la ville de Moulay Idriss posée sur la colline.

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C'est moi qui paye le guide pour remercier Richard et Elena de m'avoir amené avec eux dans leur voiture de location. On retourne sur Meknès où eux vont aller à la rencontre du centre-ville comme je l'ai fait au début de mon voyage, en compagnie d'Imad. De mon côté je file à la gare dans un très bon timing pour attraper le train de 13h30 en première classe (toujours 26 dH). J'essaie de récupérer un peu le retard accumulé sur la rédaction de mon carnet de voyage - j'avance dans la rédaction tout en consultant mon Appareil Photo Numérique pour me remémorer comme il faut les choses.

J'arrive à Fès vers 14h15. Je trace à pied vers le palais royal, un bon kilomètre et  demi. Je prends quelques photos. Des américains d'orgine espagnole me proposent de me prendre en photo car ils trouvent que je fais très local avec mon burnous. Je discute ensuite un petit moment avec un des gardes du palais qui semblait s'ennuyer.

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Je traverse ensuite le Mellah, le quartier juif, aux claustras sur les terrasses en cèdre, très travaillés. C'est le quartier où l'on trouve les produits pour la fête.

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Plus loin sur la gauche je passe sous une porte puis traverse un souk pour arriver à une autre porte et une rue qui longe un beau jardin, le jardin Jnan Sbil. Aux grilles du parc je demande à un monsieur si je peux prendre des photos à travers la grille, croyant que c'était un jardin royal. Il me fait rentrer car c'est lui le gardien. Il me complimente pour la djellaba et me laisse prendre quelques photos. 

Je reprends la marche et arrive devant une nouvelle porte imposante signalant une entrée du palais royal, gardée par un monsieur à qui je demande comment rejoindre le Borj Nord (fort au nord de la ville qui fait face au borj sud) qui abrite le musée des armes. Il me dit de prendre un taxi jusque là-bas et de faire l'apprentissage de la langue arabe à l'avenir pour demander mon chemin.

Je me rends donc en petit taxi jusqu'au Borj Nord. D'ici la vue est plongeante et exceptionnelle sur la Médina. Entrée à seulement 10 dH, légitimes au vu de la richesse de la collection d'armes : d'Europe et du Maghreb, armes blanches ou armes à feu avec l'explication des périodes où elles ont été utilisées.

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Le clou du spectacle outre quelques jolis canons, reste la splendide vue depuis la terrasse.

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Je prolonge donc le plaisir en restant jusqu'au coucher du soleil, prenant tour à tour des photos avec l'argentique et le numérique, profitant de la lumière orangée fournie par l'astre solaire. On arrive même à apercevoir au dessus des panaches de fumée émanant de la médina, au loin, les neiges de l'Atlas.

J'observe le paysage aux jumelles et prends des photos sympas avec la projection de mon ombre sur les murs des remparts. Je laisse des messages à mes parents pour leur faire partager ça.

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Je ressors donc de là vers 17h15 et descend le long du cimetière jusqu'à une place maintenant bien animée où je prends un sandwich pour 5 dH que je dévore (mon premier en cas depuis le petit déjeuner de ce matin) en rejoignant un endroit où prendre un taxi.

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J'arrive vers 18h à l'appartement. Je grignote deux petits morceaux de nougat achetés à la médina. Mounia me dit que Imad a essayé de m'appeler sur mon numéro marocain (seulement j'avais laissé la carte SIM française à l'intérieur du téléphone) pour me dire que Richard et Elena venaient manger ce soir à la maison et que ce serait donc Karim qui m'accompagnerait au SPA.

Je repars donc avec une serviette et en claquettes direction le centre de soins. L'entrée est à 100 dH avec hammam, savonnage, gommage, jacuzzi. D'abord on passe par le Vaporium (hammam) pendant 5 minutes. Puis on nous savonne au savon noir sur tout le corps pour faire transpirer un peu plus et nettoyer les graisses. On passe cinq autres minutes au vaporium couverts ainsi de savon. On prend ensuite une douche et on nous fait le gommage, avec un gant spécial, allongé sur une table en marbre chauffée. C'est un peu raide car ça arrache bien mais _ça élimine un tas de peaux mortes.

Douche puis savonnage  de tout le corps avec massage en même temps. Douche à nouveau puis une dizaine de minutes dans le Jacuzzi et un quart d'heures dans la salle de repos avant une dernière douche fraîche. Le tout a duré presque une heure mais je me sens tout propre et détendu. Coup de fil à Imad qui passe me prendre presque tout de suite. Il est allé chercher Richard et Elena. On est donc de retour vers 20h à l'appartement. Imad fait visiter aux anglais. Mounia et les enfants ont préparé une table de fête avec des petites assiettes diverses : poivrons marinés, olives, légumes au vinaigre, épinards marocains, et aussi le tajine du jour à l'agneau et aux pissenlits, olives et écorces de citron confites.

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Un vrai délice. La viande est fondante après une cuisson de plusieurs heures. On a droit à une belle corbeille de fruits en dessert avec des fraises fraîches et des clémentines. On discute pas mal, d'un peu tous les sujets, avec en fond sonore et visuel la vidéo du mariage d'une cousine à Mounia. C'est l'occasion de connaître une partie de la famille et de voir les enfants en tenue de fête (petite pensée pour "princesse" Wiam) et de voir la pêche qu'ils ont tous jusqu'à plus de 5h du matin.

Vers minuit Imad ramène les anglais à leur Ryad. Je pars me coucher vers 0h30. Je vais bien dormir après cette longue journée de visites.

5 janvier 2008

Visite de la Médina de Fès avec Imad

Samedi 5 Janvier : Encore une fois j'ai bien dormi et en plus il fait beau dehors. Les gérants me proposent de prendre ma douche au dernier étage près de la terrasse. C'est une salle d'eau un peu plus grande avec une évacuation directe de l'eau dehors par un petit drain. La douche est bien chaude, ça fait du bien. J'essaie d'utiliser le gel douche avec modération pour éviter trop de pollution.

J'ai profité pour jeter un coup d'oeil au paysage depuis la terrasse. Avec un beau soleil et les nuages de changement de temps, moutonneux, c'est joli mais on ne voit pas très loin depuis ce toit.

Sorti de l'hôtel je me fais accoster par un monsieur qui me guide jusqu'aux taxis et leur indique en arabe ma destination. Je le remercie et lui file 10 dH, pour le service et parce qu'il me les a demandé, "pour manger" m'a t'il dit. Le chauffeur me dépose pas très loin du tribunal d'instance, point de repère que m'avait donné Imad pour rejoindre son appartement. Je prends à pied une direction qui n'est pas la bonne, évidemment, et m'arrête dans un café bien agréable. Je demande au serveur puis essaie d'appeller finalement Imad mais je n'ai plus de crédit. Je vais recharger dans une épicerie (je prends une recharge de 20 dH = 40 dH).

Je demande au serveur d'appeler pour moi et il me dit qu'Imad vient me chercher. Du coup dans l'attente je commande mon petit déjeuner : jus d'orange frais, deux cafés, deux viennoiseries, le tout pour 35 dH. Au bout d'un certain temps c'est Karim qui arrive et on part à pied jusqu'à chez eux car c'était à peine à 600m. Je m'arrête retirer quatre sous au distributeur (2200 dH soit environ 200€).

On arrive chez eux et c'est Mounia qui m'accueille car Imad a une réunion au travail. Je comprends donc que j'ai fait lever Karim. Mounia me dit de pas m'inquiéter que de toutes façons "il allait se lever, pas de soucis". Pendant qu'elle finit la chambre, celle de Karim, je rédige ces quelques lignes racontant mon début de journée. Je croise Wiam un instant, le temps de lui dire bonjour. On est tellement bien installé ici, sur ces banquettes. Mounia me propose un thé à la menthe.

Je vais ensuite me changer et m'habille en parfait touriste avec les deux appareils photos autour du cou (l'argentique et le numérique). Imad revient de sa réunion et on part à pied afin de choper un taxi un peu plus loin pour rejoindre une des entrées de la médina, en passant devant le palais royal. On descend à la porte Boujeloud. On prend des photos de cette entrée de la médina. Cette porte est colorée en Bleu de Fès devant...et en vert derrière, couleur de l'islam. Imad me dit que très peu de gens s'en rendent compte.

On attaque donc de descendre dans la médina par une petite artère très commerçante. C'est assez typique et très coloré et vivant : chat dans la corbeille d'un étal de boucher, poules et coqs vivants qui se battent, tapis brodés colorés et cuivres.

Un peu plus loin nous visitons un premier édifice religieux, la Medersa Bouinamia, un lieu de culte et d'enseignement du Coran. Elle date de 1350 et est finement décorée : sculptures sur plâtre, mosaïques à dominante verte, bois de cèdre sculpté. Ce lieu marque le début de la principale rue commerçante de la médina, la rue Talaa Sghira ou Kbira. On y croise des mulets portant tous types de marchandises, seul moyen de transport commode dans ces petites ruelles. Au milieu de ces dernières, par endroits, on trouve des bouts de façades sculptés dans le plâtre et colorés comme dans des lieux saints et où sont inscrits des versets du Coran.

On s'arrête dans une toute petite échoppe où je vois un très bel éléphant en laiton que j'achèterais bien comme souvenir pour Valérie qui les collectionne et une petite boite pour ma cousinette Isa. Imad se charge de la négociation des prix pour à peine 60 dH en tout. Un peu plus loin ce sont nos oreilles et nos yeux qui sont attirés par le fin travail d'un sculpteur sur laiton en train de réaliser un plateau.

Tout est sujet à l'émerveillement ici, nos cinq sens sont en exergue : la couleur des tapis et des peaux aux colorants naturel, les senteurs des huiles essentielles et autres hennés, eau de rose et de fleur d'oranger. Ce sont ces fragrances que l'ont peut percevoir lorsque l'on visite le Souk du henné : une petite placette avec deux platanes centenaires où on trouve aussi des poteries bleues et blanches.

On se rend ensuite au musée Nejjarine, le musée des arts du bois. Autour d'un patio sur deux étages et une terrasse, se trouvent des salles remplies d'objets en bois : peignes, soufflets, morceaux de haut-vents sculptés, outils, instruments de musique et des tablettes pour apprendre le Coran - elles ont les versets du Coran sculptés dessus, on y met de l'argile et on fait écrire et mémoriser les versets aux enfants et on les efface en passant sous l'eau pour que s'affirme la mémorisation de l'enfant.

La dame qui surveille m'indique qu'il est interdit de prendre des photos car les chinois créent des contrefaçons d'oeuvres d'art. Une fois arrivés sur le toit c'est un véritable spectacle. On a là une vue sur quasiment toute la médina et on profite au maximum du soleil et de la vue. Je prends quelques photos tandis que Imad se fait accoster par des anglais qui lui demandent s'il aurait le temps de leur faire visiter la médina un de ces jours. Imad explique que Mounia peut s'en charger puisque lui travaille en semaine (il est colonel instructeur dans l'armée) et les convie à venir boire le thé à la maison pour en parler. Ils sont logés dans un ryad appelé la maison bleue, un des plus beaux de Fès. Lui, anglais, doit avoir la soixantaine et elle, des pays de l'Est, à peine la moitié.

Un peu plus tard après avoir quitté le musée on se fait conduire par des petites ruelles minuscules jusqu'à une coopératives de peaux et on va sur la terrasse où on retrouve à nouveau nos anglais. D'ici on peut voir le travail des ouvriers tanneurs et teinturiers qui font passer leurs peaux d'un bac à l'autre. Il y a des grands tambours en bois pour laver les peaux, comme des roues à aube. On en voit sécher un peu partout autour du site et sur les terrasses, toujours à l'ombre pour les non teintées et au loin on peut en voir sur les pentes au dessous du Borj Nord (le fort au nord de la ville, planté sur la colline), telles des tâches de couleur sur le paysage, des peaux colorées en train de sécher au soleil.

On repart ensuite dans les rues jusqu'au Mausolée de Moulay Idriss, fils de celui enterré dans la ville du même nom. C'est un lieu interdit aux non musulmans mais on peut apercevoir de l'extérieur la beauté de ce lieu de culte. Un peu plus bas se trouvent les latrines qui sont magnifiques avec un majestueux plafond en cèdre sculpté.

Après avoir traversé un souk de fruits secs et  de nougat, on s'arrête acheter du nougat chez un petit monsieur avec une carriole et une veille balance. Il m'en fait goûter un au sésame, dattes et raisins secs, délicieux. Je prends un peu de celui-là. On s'arrête boire un café un peu plus loin et on prend un jus de fruits : raisins secs pour moi et avocat pour Imad. C'est un tout petit café de la médina où Imad a ses habitudes.

Un peu plus loin on retrouve un autre lieu saint, la mosquée Sidi Ahmed Tijani qui était un homme saint qui a amené l'islam au Mali, au Sénégal et au Nigéria. C'est du coup un lieu de pèlerinage pour les musulmans de tous ces pays, passage souvent fait ici avant d'aller faire un pèlerinage à la Mecque. Dans la même rue on trouve un four à pain où un boulanger nous laisse entrer pour voir son art. Imad achète deux pains tous chauds que l'on grignote,un vrai délice.

Pas très loin de là on s'arrête pour voir l'intérieur d'un restaurant, c'est féerique. Comme il est au coeur de la médina il n'est ouvert que le midi mais vaut vraiment le détour et les prix restent corrects (un menu à 15à et un menu à 200 dH). On continue dans le dédale de ruelles et Imad s'arrête acheter une horloge/pot à crayons en forme de canette de pepsi pour son fils Karim. Pendant que le vendeur la lui met en marche je me retourne et aperçoit des peaux de hérisson. Ensuite on s'arrête dans le souk couvert, le "kissaria", où sont vendus les vêtements. C'est ici que Imad négocie ma djellaba d'hiver (ou plutôt "burnous" long manteau en laine au chapeau pointu porté par les bergers au Maghreb) écrue avec des bandes verticales bleues et dorées pour 300 dH (un peu moins de 30€).

Après on passez dans le quartier des limandiers où ça martèle dur sur des plateaux, des marmites en cuivre ou en laiton. J'y achète ma théière (une 3 à 4 verres) et celle de Guerric (5 à 6 verres), bien ciselées et jolies, le tout pour 190 dH. Il est déjà presque 16h30, le temps passe vite et semble s'être arrêté dans cette cité tumultueuse on il fait bon vivre.

On traverse le souk des teinturiers au fond duquel se trouve un magasin qui fait des trônes pour les mariages, tout en dorures. Je me fais photographier sur un de ces trônes. On remonte vers la sortie de la médina et Imad s'arrête acheter du pissenlit pour faire un tajine : ici ils laissent pousser la plante plus grande et consomment les racines en morceaux, comme des haricots. Il s'arrête aussi acheter de la viande séchée conservée dans la graisse, comme une montagne, pour cuisiner plus tard. Avant d'arriver en haut Imad s'arrête m'acheter un beignet (on ne compte surtout pas les calories) très bon et très nourrissant .

On prend un petit taxi pour rentrer à la maison. Je pose mes affaires et monte sur la terrasse avec Imad pour prendre quelques photos au soleil couchant et papoter avec lui. Il m'explique qu'il a passé un bac G2 à l'université de Bordeaux dont une antenne est présente à Casablanca, qu'il a passé près de 17 ans dans le Sahara en tant que militaire et qu'aujourd'hui il est colonel instructeur en artillerie. Il m'explique aussi qu'il a repris des études universitaires, il est en en 2e année de master.

On redescend dans l'appartement et je prends quelques photos de la petite flèche Wiam, elle est trop mignonne. Elle m'apprend quelques mots en arabe et écrit mon prénom en écriture arabe. C'est ensuite Mounia qui prend le relais en m'expliquant tous les sons avec la consonne B et quelques mots comme baba (papa) et Mama (maman).

Pendant ce temps Imad a un coup de fil des anglais qu'on a rencontrés cet après-midi qui voudraient visiter Meknès et Volubilis demain avec une voiture de location. Imad va donc leur en chercher une et arrive à en choper une à 20h30. Il les rappelle et leur propose de m'amener aussi, du moins pour Volubilis que je n'ai pas pu visiter lorsque j'étais dans la région et qu'il pleuvait tous les jours.

Lorsque Mounia me faisait ma leçon d'arabe elle a fait attraper son tajine, rien de trop grave visiblement. On mange donc assez tard vers 22h, cette fois-ci dans la cuisine : Salade de crudités puis tajine de mouton avec du chou, des olives et de l'écorce de citron (confits dans le sel) puis une grosse corbeille de fruits. On discute un peu et vient vite minuit. Les enfants ne dorment pas encore et en discutant j'apprends que Wiam elle aussi adore le coyote comme moi. Je lui promets de lui envoyer des images. On va se coucher car demain on se lève tôt pour aller visiter Volubilis. 

4 janvier 2008

De Meknès à Fès : d'une médina à l'autre

Vendredi 4 Janvier : J'ai toujours bien dormi.; Le temps est toujours gris. Je prends mon petit déjeuner puis vais me doucher. Je discute un moment avec la fille qui s'occupe de la réception ce matin et la femme de ménage, qui prennent leur petit déjeuner sur la terrasse.

Je pars ensuite à pied avec mes 15 kilos sur le dos. Je m'arrête pour me renseigner au loueur de voitures en bas de la rue. Il loue une Logan pour 300 dH, malheureusement il ouvre le lendemain seulement à 10h. Je passe dans la ville nouvelle chez d'autres loueurs mais ils sont tous au dessus de 400 dH. 

Il se remet à pleuvoir. Je m'arrête dans un bar pour boire un café et me tenir au sec le temps que l'averse se calme. Puis j'entame de slalomer entre les devantures qui m'abritent un peu de la pluie qui ne s'est pas arrêtée. J'achète finalement un parapluie et continue de marcher. Je m'arrête à midi dans un cybercafé pour regarder mes mails et glaner quelques informations pour la suite de mon voyage (1h25 de connexion pour 9 dH).

Lorsque je repars en marchant il ne pleut plus et je m'arrête un peu plus loin dans un snack sympathique. Je commande un genre de fajita garnie avec de la viande, des légumes, de la salade, le tout avec des frites et jus d'avocat - plutôt une purée on pourrait dire - délicieux et un thé à la menthe pour moins de 40 dH. Après m'être restauré je repars mais suis un peu désorienté et me goure de direction. Il fait soleil maintenant et je commence à avoir chaud avec mon sac sur le dos. Je demande mon chemin à un agent qui me dit "tout droit" dans l'autre sens. En effet après une paire de kilomètres je retrouve la route le long de l'oued. J'en profite pour poser un peu mon sac et prendre quelques photos tant qu'il fait soleil.

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Je repars dans la rue d'en face, de l'autre côté de l'oued, là où j'étais à peu près à la même heure la veille. Je prends un taxi direction le bassin d'Agdal. Le chauffeur comprend mal et me laisse à presque trois kilomètres  de l'endroit, au milieu d'un quartier pas super rassurant près d'une zone militaire. Je presse un peu le pas et me retrouve, après quelques dizaines de minutes de marche où je me suis orienté comme j'ai pu, au bassin d'Agdal (ancienne réserve d'eau pour la médina et les jardins de Meknès, construit par Moulay Ismaïl, sultan du Maroc au XVII et XVIIIe siècles). Le peu de luminosité restante sous ce ciel encore chargé fait ressortir les couleurs ocre des maisons au dessus du bassin dont l'eau scintille. Juste à côté une esplanade qui permet d'apercevoir les vieux murs de la ville impériale sur lesquels nichent des cigognes.

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Derrière cette esplanade se trouvent les greniers de Moulay Ismaïl qu'il vait fait construire pour conserver les denrées et de la nourriture pour les chevaux (il y en tenait plus de 1 200 dans les écuries avoisinantes à l'époque, en fin de XVIIe siècle).

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Les toits des greniers sont aujourd'hui en partie éfondrés et on peut aisément prendre conscience de l'immensité de l'édifice et de ses murs épais de plusieurs mètres. Je ne regrette pas les 10 dH de ticket d'entrée car j'ai pu faire la visite sans mes sacs (gardés à l'entrée par de braves employés) et en plus dans un calme saisissant et reposant. "Relaxant" même, j'écrirais dans un message à destination de ma mère.

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En ressortant je me dirige vers l'entrée du palais royal où je prends un petit taxi jusqu'à la gare ONCF. Il est 17h10, j'ai de la chance, en un sens, le train précédent a une demi-heure de retard. Je vais donc pouvoir prendre ce dernier, toujours 26 dH en 1ère classe. Il y a beaucoup d'officiers au départ de permission dans le hall d'attente. J'ai le temps de donner un coup de fil sur Fès à l'auberge de jeunesse - j'apprends qu'elle est fermée pour travaux - et à une paire d'hôtels. Je finis par en trouver un de libre dans l'est de la médina, près de la porte Bab Ftouh, l'hôtel Moulay Idriss. J'ai un gars très sympathique au téléphone. Je lui dis que j'arriverai vers 19h.

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Voilà le train qui arrive. Je cherche la 1ère classe au mauvais endroits et du coup je loupe presque le train à essayer de revenir dans le bon wagon. J'ai du encore en traverser quatre en cours de route pour rejoindre le bon. Je me pose enfin, tout chaud et tout essoufflé et j'écris quelques lignes sur mon carnet de voyage au sujet de ce début de journée. Sorti de la gare de Fès, un jeune homme m'accoste et me demande, dans l'ordre : "si je veux pas un hôtel", "si je veux pas aller visiter Ketama" (nouvelle capitale du cannabis et plaque tournante pour toute l'Europe) ou "si je veux pas me bronzer la tête", traduction si je veux pas un peu de haschich.

Je le repousse gentiment et vais me boire un thé à la menthe  dans un café en face de la gare. Le jeune revient à la charge quand je suis dehors à attendre un taxi pour rejoindre mon hôtel à l'est de la médina. Le taxi arrive et me conduit jusqu'à la porte Bab Ftouh. Là je découvre un autre monde, une autre face de Fès, sale, pauvre et mal éclairé, pas très rassurant. Après un petit détour je trouve mon hôtel qui était à peine à 100 mètres de la porte, et ce grâce au conseil d'un jeune qui tenait une télé-boutique dans le quartier.

Je pose mes affaires dans une chambre double avec eau chaude, remplis ma feuille d'enregistrement et paye de suite mes 100 dH. Je me pose un peu dans le salon et demande à Ali, le monsieur sympathique que j'avais eu au téléphone un peu plus tôt, pour manger quelque chose. Il se propose d'aller me le chercher. Je bouquine un peu et il revient un peu plus tard avec un sandwich aux brochettes de poulet bien garni, une salade de crudité et des frites et une grande bouteille d'eau. Je me régale de ce dîner, le remercie infiniment et lui paye une clope.

J'envoie un message à Nico et mes parents et me pose dans ma chambre pour écrire ces quelques lignes. Il fait un peu frais mais j'ai rajouté une couverture épaisse. Je vais pouvoir enfin me reposer un peu et faire reposer mes pieds (ça y est j'ai des ampoules au bout des orteils) après ces quasi 17 km parcourus aujourd'hui. J'appelle Imad et on convient pour se retrouver demain et aller visiter la médina ensemble car il doit faire super beau.

3 janvier 2008

De Meknès à Moulay Idriss...une journée pluvieuse.

Jeudi 3 Janvier : Finalement je resterai dans cette auberge encore la nuit prochaine car on y est bien. Malheureusement pour moi aujourd'hui il pleut, par intermittence, mais il pleut. Je patiente devant l'auberge pour prendre un bus mais il semble qu'il n'y en ai pas ce matin. Je demande à un policier qui me conseille de partir en grand taxi, un peu plus haut dans la rue.

Au début un gars me propose pour 100 dH de faire l'aller-retour avec deux heures de visite à Volubilis et 1h à Moulay Idriss. Je préfère prendre un taxi pour 10 dH à 6 personnes bien serrées, pour Moulay Idriss, pour une demi-heure de trajet.

Là-bas il fait bien gris. Je m'arrête dans un café boire un bon jus d'orange frais et un café le tout pour 7 dH (c'est la campagne, les tarifs sont plus bas qu'en ville) et demande le chemin pour rejoindre Volubilis en marchant. J'attaque de marcher sur une route que je pense être la bonne mais après quelques centaines de mètres arrive une vraie tempête. Je me pose sur un caillou sous un petit olivier qui me protège des précipitations pendant presque une demi-heure. L'averse finit par se calmer et je fais demi-tour sur le conseil d'un monsieur que j'ai croisé.

Il se remet à pleuvoir peu de temps après. Je remets mon turban un peu mieux et me mets à l'abri cette fois-ci sous un bel eucalyptus où un couple de jeunes espagnols andalous se sont aussi réfugiés. On commence à discuter un peu, difficilement pour moi car je n'arrête pas de mélanger l'itlien et le castillan. On arrive quand même à se comprendre. Ensuite un marocain passant par là engage la conversation en espagnol avec eux et en français avec moi. Il nous raconte qu'il est professeur de mathématiques depuis 36 ans.

Sur ce, Emilio, le garçon andalou, précise qu'il est lui professeur de musique. Quand ça se calme un peu je pars marcher avec eux dans les petites rues de Moulay Idriss. On s'arrête dans un café sur la place bordée d'arches aux tuiles vertes (couleur de l'Islam). On boit un thé à la menthe et on continue à discuter un peu tant bien que mal. Ils me proposent de me ramener sur Meknès car ils sont venus ici en voiture de location. Ils ont fait la traversée Tarifa - Tanger, puis Chefchaouen, Fès puis Meknès et iront par la suite sur Larache rencontrer des amis, puis Asilah et retournent en Espagne vers le 6 janvier.

Nous revenons donc dans leur Nissan sous la pluie. Arrivés à Meknès c'est un peu plus calme. Ils se garent après le pont qui passe au dessus de l'oued et je les raccompagne à mi-chemin de l'hôtel puis les salue en les remerciant bien, leur souhaitant une bonne fin de voyage.

Je descends au bar où je m'étais arrêté hier, je commande un thé et rédige le compte rendu de ma journée. Une dem-heure à peine plus tard je vois arriver le même type de tempête que nous avons eu à Moulay Idriss, avec un vent fort poussant la pluie. Là j'ai une petite pensée pour Tamara et Emilio qui voulaient aller visiter le musée Dar Jamaï après s'être changés, ils devront sûrement se changer une deuxième fois. Je grignote quelque chose de mon casse-croûte et je guette  ce qui se passe à l'extérieur espérant une embellie de la météo.

Les jeunes qu'il y avait s'en vont et il ne reste qu'un vieux monsieur, un peu allumé, qui vient de se fumer son bédo tranquille à la fenêtre. Je repars vers 14h30 après avoir bu un bon café noir qui me redonne de l'énergie pour remonter jusqu'à l'auberge de jeunesse. Je prends quelques photos de la médina vue du parc au dessus de l'oued. J'arrive vers 15h à l'auberge, règle ma chambre pose mon sac et me pose dans la salle commune. 

C'est l'heure de la prière, la mienne c'est que le temps se quille, histoire de profiter un peu de mon après-midi. Vers 15h30 il fait à nouveau une autre grosse averse, toujours avec du vent. Je bouquine quasiment 200 pages du bouquin que m'a offert Nico à Noël, assis sur les banquettes dans la salle commune, et je me caille, j'ai les extrémités qui commence à s'endolorir. La salle commune a été cependant bien animée pendant ma lecture. En effet il y avait un homme et une femme, marocains tous les deux, qui répétaient ensemble pour une pièce de théâtre, il avaient l'air de bien rigoler. Il y avait aussi quatre jeunes du Vaucluse venus participer à un concours de danse le week-end dernier et qui avaient loupé leur avion ce matin.

L'après-midi est passée en un clin d'oeil à lire et il est déjà 19h30 et je commence à avoir la dalle. Je rêve d'un plat chaud dans un resto confortable et bien chauffé. Je me dirige donc en taxi vers 20h jusqu'à un restaurant réputé, le Gambrinus, où je me retrouve seul mais bien au chaud avec un radiant à gaz qu'un serveur m'allume à côté. J'ai enfin retrouvé l'usage de mon index droit que je ne sentais plus depuis mon après-midi de lecture.

Après avoir picoré quelques olives noires (c'est la pleine saison, il y en avait d'ailleurs cet après-midi à sécher sur le sol devant les maisons à Moulay Idriss), avec du pain marocain, j'ai eu droit à un délicieux potage de légumes qui me réchauffe le corps. Ensuite je déguste un merveilleux coucous au mouton avec des légumes frais et une semoule très fine avec des raisins. Pour finir une délicieuse crème caramel maison avec un bon thé à la menthe. Nickel, tout pour bien se réchauffer. Le tarif reste plus que raisonnable vu la qualité de la nourriture, 85 dH, malgré un accueil un peu froid.

Il ne pleut plus alors je rentre à pied jusqu'à l'auberge et discute un peu avec le monsieur de la réception. Les français sont sortis, les québécois au lit et des anglais (ou peut-être des suédois vu la beauté de la fille) viennent de rentrer. Le temps a l'air de se quiller enfin, qui sait peut-être demain il fera beau Inch Allah.

Je vais me mettre au chaud dans ma chambre et bouquine un peu. J'ai marché environ 8 km aujourd'hui. Je vais me coucher vers 23h30.

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2 janvier 2008

Direction Meknès, ville impériale.

Mercredi 2 Janvier : Je me lève vers 8h45 après une bonne nuit de sommeil réparateur. Je me débarbouille un peu et m'habille et retrouve la maman de Mounia qui me fait installer dans la cuisine. Elle me prépare alors un petit déjeuner pantagruélique avec des crêpes marocaines, du pain grillé, du miel, de la confiture de figues, de l'huile d'argan, des dattes et des clémentines et du thé à la menthe. Je suis repu. 

Il est déjà 9h50, je prendrai le prochain train pour Meknès. Je discute un peu avec la maman de Mounia. Elle est couturière et me raconte qu'elle a travaillé pour la France et dans la haute couture marocaine. Je prends congé d'elle un peu plus tard et lui paye la demi-pension (même tarif que chez Imad, 280 dH). Je prends un petit taxi dans la rue un peu plus haut en direction de la gare. Je prends mon train pour Meknès à 26 dH en 1ère classe.

Il y a de beaux paysages entre les deux villes, verdoyants avec des oliviers partout. C'est un trajet confortable, j'en profite pour rédiger le compte rendu de ma première journée pendant les 40 minutes que dure cet itinéraire.

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Dès ma sortie de la gare je chope un petit taxi, bleu ici, pour rejoindre l'auberge de jeunesse. Elle est pas très grande mais bien agréable, carrelée à l'extérieur avec des carreaux dans les tons bleus, comme les murs.

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Je prends une chambre double pour pouvoir la fermer à clef plutôt qu'une place en dortoir, pour pouvoir laisser mon gros sac. Je me pose un peu sur la terrasse pour continuer d'écrire sur mon carnet de voyage. Je vais faire mon lit et me pose un peu avant d'aller découvrir un peu cette ville.

Je prends un taxi pour la médina. Le chauffeur est sympa, on discute pendant le trajet. Il me pose devant la porte Bab Mansour, qui regarde la grande place El Hedim, assez vide à cet horaire (13h30). Je descends dans une rue à gauche de la place où il y a un marché, directement dans la rue. Je vais un peu me perdre dans les petites rues perpendiculaires où se trouvent des souks dans des ruelles étroites.

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Je prends ensuite la direction de la ville nouvelle et m'arrête dans un snack qui sert des quarts de poulets avec salade et riz au curry épicé et thé à la menthe pour à peine 40 dH. J'ai bien mangé, je peux alors reprendre la marche à pied. Je me dirige vers le palais des Idrissides. Je me fais accoster en route par un marchand qui vend de l'artisant berbère. Il veut me vendre une petite boit pour 150 dH. Je lui fais baisser à 70 et je bois le thé avec lui. Je prends ses coordonnées en lui promettant de faire de la pub pour lui en ligne.

Je fais 50 mètres de plus pour rejoindre l'entrée du fameux palais mais la visite est très courte. Après m'avoir fait asseoir pour admirer le magnifique plafond en cèdre finement sculpté, le jeune qui m'a fait visiter me parle maintenant de ses tapis (c'est en fait le point de vente d'une coopérative de la région). Malgré ma réticence il arrivera à m'en vendre un à 90 dH et un t-shirt Mr Bricolage (z'aiment bien le troc là-bas!). 

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Je remonte la rue puis retrouve la rue où il y avait le marché (rue Sekakin), bondée à cette heure. J'ai mis presque dix minutes pour retrouver la place El Hedim tellement il y avait de monde dans la rue que s'en était difficile de circuler à pied. 

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Je vais visiter le musée Dar Jamaï. Il y a de belles expositions de bijoux, de meubles sur deux étages autour d'un patio verdoyant. Il y de très beaux stucs gravés et de magnifiques zelliges. Pour la définition merci l'ami Wikipédia : "Le zellige (de l'arabe : زليجpetite pierre polie) est une mosaïque dont les éléments, appelés tesselles, sont des morceaux de carreaux de faïence colorés. Ces morceaux de terre cuite émaillée sont découpés un à un et assemblés sur un lit de mortier pour former un assemblage géométrique. Le zellige, utilisé principalement pour orner des murs ou des fontaines, est un composant caractéristique de l'architecture marocaine."

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Je prends ensuite la direction du Mausolée de Moulay Ismaïl. On traverse de magnifiques patios recouverts de mosaïques avant d'arriver dans le mausolée lui-même où il faut enlever ses chaussures. Dedans, là aussi de nombreuses sculptures et mosaïques et on peu voir deux des quatre comtoises offertes par Louis XIV.

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Après cette visite je suis le grand mur d'enceinte de la ville impériale en discutant avec une américaine d'Indianapolis, d'origine russe qui fait du tourisme ici.

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Je retourne vers la ville nouvelle en marchant le long de l'oued Boukefrane. Je m'arrête dans un café en terrasse pour me poser un peu. Je prends un bon café bien noir et en profite pour aller aux toilettes. Je continue ensuite de remonter le boulevard et m'arrête dans une boutique de téléphonie pour prendre une carte Jawal de 50 dH pour téléphoner en local.

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Je rentre à pied à l'auberge et me pose un peu en terrasse et discute avec le monsieur qui fait la réception le soir. Je lui demande des conseils à propos de ce qu'il y a visiter dans le coin. Il y a des québécois ce soir avec leurs enfants. Je sors m'acheter de quoi manger à l'épicerie du coin. Je me prends un pain marocain, deux tomates, du fromage en tranches, des chips et deux bananes.

Je rentre me préparer un sandwich et le déguste dans la salle commune avec les infos en français en fond sonore. Puis je vais me décrasser un peu avec une bonne douche chaude après cette bonne marche d'environ sept kilomètres aujourd'hui, ça fait du bien. Ensuite, je fais un peu de lecture et vais me coucher vers 22h30.

1 janvier 2008

Bonne année et bon périple!

Mardi 1er Janvier : Une bonne année et un bon voyage. Voilà ce que j'ai entendu de part et d'autre la veille au réveillon. Après une courte nuit de sommeil, un peu plus de 4h30, je prends la route pour Montpellier vers 8h. Je pose la voiture chez mes amis de Saussan, les parents de ma filleule, et passe un petit moment avec elle.

Michel m'amène ensuite à l'aéroport  vers vers midi moins le quart. Je remercie Michel et le salue puis vais faire la queue pour l'enregistrement de ce vol vers Francfort. Et oui, à cette époque on parlait pas trop encore de bilan carbone, du coup j'avais trouvé un aller retour en faisant Montpellier - Francfort Hanhn - Fès et retour de Xéres en Espagne - Francfort - Montpellier. Un bon long détour quoi, mais avec Ryan Air (celui de l'époque où les bagages étaient compris et où le paiement par carte bancaire ne donnait pas lieu à des frais) ça me fait un billet pour le Maroc à moins de 150€.

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Je bouquine un peu dans la salle d'embarquement. Le vol se passe bien, je prends quelques photos au passage. J'ai un couple d'allemands d'origine marocaine à côté de moi qui sont super sympas. Une photo du Mont Ventoux :

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Et passage au dessus de la chaîne des Alpes :

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Atterrissage dans le brouillard à Francfort, on a vu la piste au dernier moment dans les vingt derniers mètres. Il fait un froid de canard ici. Je me restaure un peu avec ce que j'avais amené dans mon sac avant d'aller enregistrer pour le second vol.

Dans l'avion c'est le "souk". Beaucoup de familles allemandes d'origine marocaine allant faire un tour au "bled". Quelques français aussi, dont un couple de retraités exécrables, la crème du touriste français. La femme se plaint et ose dire assez fort, sans aucune vergogne, en parlant d'un marocain qui s'énervait un peu pour faire rentrer ses affaires dans une des soutes à bagages, "oh mais ils sont encore plus désagréables que dans leur pays, c'est pas possible!"...je l'aurai bien assommée sur le coup.

Comble de tout ça je me paye son mari comme voisin. Je lui ai fait croire que j'étais italien pour ne pas avoir à lui parler (mais je lisais un livre en français juste à côté, je sais pas s'il a relevé). Bref je m'assoupis un peu malgré le boucan et le tambourinage que fait le gamin allemand juste derrière moi. Les trois heures de voyage passent finalement assez vite. Bel atterrissage à Fès applaudi par le public.

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Contrôle des passeports beaucoup plus rapide qu'à Marrakech en juin. Je fais du change pour 150€ pour commencer. Je rejoins l'endroit où on prend le bus pour le centre-ville. J'envoie des messages à tout le monde pour dire que je suis bien arrivé (maman, papa, Corinne et Michel) et je donne un coup de fil à Imad pour lui dire que j'arrive dans une demi-heure et que je suis un peu en avance (35 minutes d'avance grâce au vol).

Il me récupère au terminal de bus avec une voiture de location qui a été louée par des hôtes à lui qui sont avec lui dans la voiture. On va se balader tous ensemble sur le boulevard Hassan II avant de retourner à leur appartement.

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 Ce boulevard est magnifique. On discute un peu avec les rennais qui m'expliquent qu'ils ont payé près de 2000€ aller-retour avec les enfants avec Royal Air Maroc. On rejoint ensuite toute la famille chez Imad. J'y rencontre Mounia, sa femme, Karim, son fils, Ghizlane et Wiam (wiwi) ses deux filles ainsi que les deux enfants du couple. Ils habitent un très bel appartement au troisième étage avec un garage au sous-sol en périphérie de la Médina de Fès. Le salon est immense et possède deux imposantes banquettes, avec de jolis coussins aux broderies locales, sur lesquelles on prendra le dîner.

Mounia nous sert un repas succulent et convivial : salade de crudités, sortes de samosas aux légumes et fromage croustillants puis mouton cuisiné en tajine avec des coeurs d'artichaud et du riz au safran puis des fruits frais en dessert. Je remercie bien Mounia pour cet excellent dîner. On rigole bien, on discute de tout, des traditions, de la religion, du mariage, etc...C'est très constructif et sympathique et les hôtes rennais de Imad et leurs enfants Simon et Paul sont très gentils.

La fatigue commence à me prendre et je m'assoupis quelque peu étant sur la digestion et digérant aussi la journée de voyage. Imad se propose de m'amener chez sa belle-mère qui habite tout près. Je laisse mon gros sac ici et prends juste de quoi me changer pour le lendemain. Je me débarbouille un peu puis vais me coucher. Karim dort ici aussi si j'ai besoin de quoi que ce soit (il a prêté sa chambre aux enfants des hôtes). Il fait un peu frais mais les couvertures sont épaisses et je ne mets guère de temps à m'endormir.

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