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Trip sac à dos de Fès au Maroc à Xères en Andalousie en début janvier 2008
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Trip sac à dos de Fès au Maroc à Xères en Andalousie en début janvier 2008
5 janvier 2008

Visite de la Médina de Fès avec Imad

Samedi 5 Janvier : Encore une fois j'ai bien dormi et en plus il fait beau dehors. Les gérants me proposent de prendre ma douche au dernier étage près de la terrasse. C'est une salle d'eau un peu plus grande avec une évacuation directe de l'eau dehors par un petit drain. La douche est bien chaude, ça fait du bien. J'essaie d'utiliser le gel douche avec modération pour éviter trop de pollution.

J'ai profité pour jeter un coup d'oeil au paysage depuis la terrasse. Avec un beau soleil et les nuages de changement de temps, moutonneux, c'est joli mais on ne voit pas très loin depuis ce toit.

Sorti de l'hôtel je me fais accoster par un monsieur qui me guide jusqu'aux taxis et leur indique en arabe ma destination. Je le remercie et lui file 10 dH, pour le service et parce qu'il me les a demandé, "pour manger" m'a t'il dit. Le chauffeur me dépose pas très loin du tribunal d'instance, point de repère que m'avait donné Imad pour rejoindre son appartement. Je prends à pied une direction qui n'est pas la bonne, évidemment, et m'arrête dans un café bien agréable. Je demande au serveur puis essaie d'appeller finalement Imad mais je n'ai plus de crédit. Je vais recharger dans une épicerie (je prends une recharge de 20 dH = 40 dH).

Je demande au serveur d'appeler pour moi et il me dit qu'Imad vient me chercher. Du coup dans l'attente je commande mon petit déjeuner : jus d'orange frais, deux cafés, deux viennoiseries, le tout pour 35 dH. Au bout d'un certain temps c'est Karim qui arrive et on part à pied jusqu'à chez eux car c'était à peine à 600m. Je m'arrête retirer quatre sous au distributeur (2200 dH soit environ 200€).

On arrive chez eux et c'est Mounia qui m'accueille car Imad a une réunion au travail. Je comprends donc que j'ai fait lever Karim. Mounia me dit de pas m'inquiéter que de toutes façons "il allait se lever, pas de soucis". Pendant qu'elle finit la chambre, celle de Karim, je rédige ces quelques lignes racontant mon début de journée. Je croise Wiam un instant, le temps de lui dire bonjour. On est tellement bien installé ici, sur ces banquettes. Mounia me propose un thé à la menthe.

Je vais ensuite me changer et m'habille en parfait touriste avec les deux appareils photos autour du cou (l'argentique et le numérique). Imad revient de sa réunion et on part à pied afin de choper un taxi un peu plus loin pour rejoindre une des entrées de la médina, en passant devant le palais royal. On descend à la porte Boujeloud. On prend des photos de cette entrée de la médina. Cette porte est colorée en Bleu de Fès devant...et en vert derrière, couleur de l'islam. Imad me dit que très peu de gens s'en rendent compte.

On attaque donc de descendre dans la médina par une petite artère très commerçante. C'est assez typique et très coloré et vivant : chat dans la corbeille d'un étal de boucher, poules et coqs vivants qui se battent, tapis brodés colorés et cuivres.

Un peu plus loin nous visitons un premier édifice religieux, la Medersa Bouinamia, un lieu de culte et d'enseignement du Coran. Elle date de 1350 et est finement décorée : sculptures sur plâtre, mosaïques à dominante verte, bois de cèdre sculpté. Ce lieu marque le début de la principale rue commerçante de la médina, la rue Talaa Sghira ou Kbira. On y croise des mulets portant tous types de marchandises, seul moyen de transport commode dans ces petites ruelles. Au milieu de ces dernières, par endroits, on trouve des bouts de façades sculptés dans le plâtre et colorés comme dans des lieux saints et où sont inscrits des versets du Coran.

On s'arrête dans une toute petite échoppe où je vois un très bel éléphant en laiton que j'achèterais bien comme souvenir pour Valérie qui les collectionne et une petite boite pour ma cousinette Isa. Imad se charge de la négociation des prix pour à peine 60 dH en tout. Un peu plus loin ce sont nos oreilles et nos yeux qui sont attirés par le fin travail d'un sculpteur sur laiton en train de réaliser un plateau.

Tout est sujet à l'émerveillement ici, nos cinq sens sont en exergue : la couleur des tapis et des peaux aux colorants naturel, les senteurs des huiles essentielles et autres hennés, eau de rose et de fleur d'oranger. Ce sont ces fragrances que l'ont peut percevoir lorsque l'on visite le Souk du henné : une petite placette avec deux platanes centenaires où on trouve aussi des poteries bleues et blanches.

On se rend ensuite au musée Nejjarine, le musée des arts du bois. Autour d'un patio sur deux étages et une terrasse, se trouvent des salles remplies d'objets en bois : peignes, soufflets, morceaux de haut-vents sculptés, outils, instruments de musique et des tablettes pour apprendre le Coran - elles ont les versets du Coran sculptés dessus, on y met de l'argile et on fait écrire et mémoriser les versets aux enfants et on les efface en passant sous l'eau pour que s'affirme la mémorisation de l'enfant.

La dame qui surveille m'indique qu'il est interdit de prendre des photos car les chinois créent des contrefaçons d'oeuvres d'art. Une fois arrivés sur le toit c'est un véritable spectacle. On a là une vue sur quasiment toute la médina et on profite au maximum du soleil et de la vue. Je prends quelques photos tandis que Imad se fait accoster par des anglais qui lui demandent s'il aurait le temps de leur faire visiter la médina un de ces jours. Imad explique que Mounia peut s'en charger puisque lui travaille en semaine (il est colonel instructeur dans l'armée) et les convie à venir boire le thé à la maison pour en parler. Ils sont logés dans un ryad appelé la maison bleue, un des plus beaux de Fès. Lui, anglais, doit avoir la soixantaine et elle, des pays de l'Est, à peine la moitié.

Un peu plus tard après avoir quitté le musée on se fait conduire par des petites ruelles minuscules jusqu'à une coopératives de peaux et on va sur la terrasse où on retrouve à nouveau nos anglais. D'ici on peut voir le travail des ouvriers tanneurs et teinturiers qui font passer leurs peaux d'un bac à l'autre. Il y a des grands tambours en bois pour laver les peaux, comme des roues à aube. On en voit sécher un peu partout autour du site et sur les terrasses, toujours à l'ombre pour les non teintées et au loin on peut en voir sur les pentes au dessous du Borj Nord (le fort au nord de la ville, planté sur la colline), telles des tâches de couleur sur le paysage, des peaux colorées en train de sécher au soleil.

On repart ensuite dans les rues jusqu'au Mausolée de Moulay Idriss, fils de celui enterré dans la ville du même nom. C'est un lieu interdit aux non musulmans mais on peut apercevoir de l'extérieur la beauté de ce lieu de culte. Un peu plus bas se trouvent les latrines qui sont magnifiques avec un majestueux plafond en cèdre sculpté.

Après avoir traversé un souk de fruits secs et  de nougat, on s'arrête acheter du nougat chez un petit monsieur avec une carriole et une veille balance. Il m'en fait goûter un au sésame, dattes et raisins secs, délicieux. Je prends un peu de celui-là. On s'arrête boire un café un peu plus loin et on prend un jus de fruits : raisins secs pour moi et avocat pour Imad. C'est un tout petit café de la médina où Imad a ses habitudes.

Un peu plus loin on retrouve un autre lieu saint, la mosquée Sidi Ahmed Tijani qui était un homme saint qui a amené l'islam au Mali, au Sénégal et au Nigéria. C'est du coup un lieu de pèlerinage pour les musulmans de tous ces pays, passage souvent fait ici avant d'aller faire un pèlerinage à la Mecque. Dans la même rue on trouve un four à pain où un boulanger nous laisse entrer pour voir son art. Imad achète deux pains tous chauds que l'on grignote,un vrai délice.

Pas très loin de là on s'arrête pour voir l'intérieur d'un restaurant, c'est féerique. Comme il est au coeur de la médina il n'est ouvert que le midi mais vaut vraiment le détour et les prix restent corrects (un menu à 15à et un menu à 200 dH). On continue dans le dédale de ruelles et Imad s'arrête acheter une horloge/pot à crayons en forme de canette de pepsi pour son fils Karim. Pendant que le vendeur la lui met en marche je me retourne et aperçoit des peaux de hérisson. Ensuite on s'arrête dans le souk couvert, le "kissaria", où sont vendus les vêtements. C'est ici que Imad négocie ma djellaba d'hiver (ou plutôt "burnous" long manteau en laine au chapeau pointu porté par les bergers au Maghreb) écrue avec des bandes verticales bleues et dorées pour 300 dH (un peu moins de 30€).

Après on passez dans le quartier des limandiers où ça martèle dur sur des plateaux, des marmites en cuivre ou en laiton. J'y achète ma théière (une 3 à 4 verres) et celle de Guerric (5 à 6 verres), bien ciselées et jolies, le tout pour 190 dH. Il est déjà presque 16h30, le temps passe vite et semble s'être arrêté dans cette cité tumultueuse on il fait bon vivre.

On traverse le souk des teinturiers au fond duquel se trouve un magasin qui fait des trônes pour les mariages, tout en dorures. Je me fais photographier sur un de ces trônes. On remonte vers la sortie de la médina et Imad s'arrête acheter du pissenlit pour faire un tajine : ici ils laissent pousser la plante plus grande et consomment les racines en morceaux, comme des haricots. Il s'arrête aussi acheter de la viande séchée conservée dans la graisse, comme une montagne, pour cuisiner plus tard. Avant d'arriver en haut Imad s'arrête m'acheter un beignet (on ne compte surtout pas les calories) très bon et très nourrissant .

On prend un petit taxi pour rentrer à la maison. Je pose mes affaires et monte sur la terrasse avec Imad pour prendre quelques photos au soleil couchant et papoter avec lui. Il m'explique qu'il a passé un bac G2 à l'université de Bordeaux dont une antenne est présente à Casablanca, qu'il a passé près de 17 ans dans le Sahara en tant que militaire et qu'aujourd'hui il est colonel instructeur en artillerie. Il m'explique aussi qu'il a repris des études universitaires, il est en en 2e année de master.

On redescend dans l'appartement et je prends quelques photos de la petite flèche Wiam, elle est trop mignonne. Elle m'apprend quelques mots en arabe et écrit mon prénom en écriture arabe. C'est ensuite Mounia qui prend le relais en m'expliquant tous les sons avec la consonne B et quelques mots comme baba (papa) et Mama (maman).

Pendant ce temps Imad a un coup de fil des anglais qu'on a rencontrés cet après-midi qui voudraient visiter Meknès et Volubilis demain avec une voiture de location. Imad va donc leur en chercher une et arrive à en choper une à 20h30. Il les rappelle et leur propose de m'amener aussi, du moins pour Volubilis que je n'ai pas pu visiter lorsque j'étais dans la région et qu'il pleuvait tous les jours.

Lorsque Mounia me faisait ma leçon d'arabe elle a fait attraper son tajine, rien de trop grave visiblement. On mange donc assez tard vers 22h, cette fois-ci dans la cuisine : Salade de crudités puis tajine de mouton avec du chou, des olives et de l'écorce de citron (confits dans le sel) puis une grosse corbeille de fruits. On discute un peu et vient vite minuit. Les enfants ne dorment pas encore et en discutant j'apprends que Wiam elle aussi adore le coyote comme moi. Je lui promets de lui envoyer des images. On va se coucher car demain on se lève tôt pour aller visiter Volubilis. 

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